Compte-rendu des rencontres avec les candidats à la Mairie de Montreuil

L’UCL-FCPE de Montreuil a rencontré les représentants des sept listes en présence pour les élections municipales, comme décidé par l’Assemblée Générale des adhérents du 16 janvier 2014 (nous n’avons eu connaissance d’une 8e liste, celle de Lutte Ouvrière, qu’en ouvrant les enveloppes contenant le matériel électoral).

Il s’agissait de faire valoir nos sujets de préoccupation concernant l’école.

Nous avions une liste de dix thèmes à aborder, non classés par priorité, même si les sept premiers relèvent essentiellement des prérogatives d’une municipalité.

Nous vous proposons ci-dessous un compte-rendu commun des réponses et/ou réflexions des candidats, qui nous ont souvent reçus avec leur(s) conseiller(s) « éducation ».

Afin d’éviter les redites, nous n’avons indiqué les réponses spécifiques de certains candidats uniquement lorsque celles-ci différaient des autres. Nous n’avons conservé que les propos concernant directement l’école et/ou les prérogatives municipales.

Par soucis de neutralité, nous avons classé les réponses en fonction des dates de rendez-vous (du 10 février au 15 mars).

1 – L’état de dégradation de nombreux bâtiments et équipements scolaires

Tous les candidats estiment qu’il est essentiel de rénover les écoles de la ville.

Pour Marion Laporte (Pacte Citoyen pour Montreuil 2014), l’urgence est au désamiantage.

Mouna Viprey (Elire Montreuil) et Patrice Bessac (Montreuil Avenir) soulignent qu’en fonction de l’état réel des finances de la ville et du montant des subventions de l’Etat, des choix seront à effectuer. P. Bessac souhaite augmenter le pourcentage du budget municipal consacré aux bâtiments publics.

Jean-Pierre Brard (Ma Ville j’y crois) considère que ce qui a été fait en termes de travaux n’est pas correct, donc à reprendre, par exemple à Henri Wallon (classe non faîte). Dans le cas du Groupe Scolaire Diderot, J.-P. Brard veut faire vérifier la stabilité géologique, et, si non stable, recontruire plus loin (en utilisant l’ex -centre de formation de La Poste durant les travaux).

Razzy Hammadi (Montreuil en Mouvement) reconnait l’importance du travail accompli dans la mandature précédente et souhaite amplifier l’effort de rénovation et de construction.

Ibrahim Dufriche-Soilihi (Ensemble pour Montreuil) souhaite travailler sur la base d’un diagnostic partagé avec tous les acteurs.

P. Bessac et les deux représentants de Montreuil Anticapitaliste et Solidaire, François Mailloux et Aline Cottereau, insistent sur la nécessité de rendre les écoles réellement accessibles aux personnes handicapées.

2 – Finalisation des constructions des écoles lancées par l’actuelle municipalité (avenue de la Résistance et ZAC Boissière-Acacia), voire nouvelles réalisations si besoin

Tous les candidats vont veiller à la finalisation rapide des chantiers en cours, et veulent construire de nouvelles écoles, si finances adéquates et besoin.

Mouna Viprey (Elire Montreuil) et François Mailloux/Aline Cottereau (Montreuil Anticapitaliste et Solidaire) soulignent leur souhait de ne plus voir se construire des groupes scolaires de 20 classes.

3 – Re-création d’une Cuisine Centrale pour fournir les cantines scolaires

Plusieurs candidats sont d’accord sur le principe, mais soulignent l’importance des études préalables sur la faisabilité et le coût.

Mouna Viprey (Elire Montreuil) et Patrice Bessac (Montreuil Avenir) estiment que les autres communes voisines et/ou de l’Agglomération, doivent être intégrées au projet, quite à travailler d’abord avec un nombre limité de communes et d’écoles.

Point de vue partagé également par Ibrahim Dufriche-Soilihi (Ensemble pour Montreuil) et Razzy Hammadi (Montreuil en Mouvement) qui mettent d’abord en avant la qualité des repas et le respect d’un cahier des charges avec produits bio et circuit court : une cuisine centrale peut être étudiée mais ce n’est pas là l’objectif principal.

Pour Jean-Pierre Brard (Ma Ville j’y crois), une cuisine centrale est trop coûteuse, mais il souhaite remettre le sujet sur la table afin de voir ce qui est possible, la consultation restant la règle. Il estime que l’égalité d’accès à la cantine est à revoir, ainsi que le principe du self (besoin d’une étude complète).

François Mailloux/Aline Cottereau (Montreuil Anticapitaliste et Solidaire) veulent un retour de la restauration scolaire au sein du Service Public, aussi pour accroître la qualité des produits (plus de bio et plus locaux). Ils demandent l’ouverture de la cantine à tous les enfants, sans critères d’accès.

4 – Re-création d’un Conseil de l’enseignement, incluant tous les acteurs de l’école

Accords sur le principe.

Pour Mouna Viprey (Elire Montreuil) et François Mailloux/Aline Cottereau (Montreuil Anticapitaliste et Solidaire), un tel Conseil permettrait, entre autres, de revoir la sectorisation en faveur d’une plus grande mixité sociale.

Razzy Hammadi (Montreuil en Mouvement) souhaite une mobilisation de toutes les ressources présentes sur la ville au service de l’éducation.

Pour Patrice Bessac (Montreuil Avenir), ce Conseil permettrait aussi de favoriser les liens entre 1er et second degrés.

Ibrahim Dufriche-Soilihi (Ensemble pour Montreuil) place la gouvernance collective des projets au centre de sa démarche, un tel conseil peut y contribuer mais ne sera pas le seul outil de concertation et de pilotage.

5 – Nécessité de recrutement et de formation pour tous les personnels de l’école relevant de la municipalité (agents de service, ATSEM, surveillants de cantine, animateurs de centres de loisirs…)

Tous d’accord, et tous ont insisté sur l’importance de la formation des surveillants de cantine.

Pour Marion Laporte (Pacte Citoyen pour Montreuil 2014), Patrice Bessac (Montreuil Avenir), et François Mailloux/Aline Cottereau (Montreuil Anticapitaliste et Solidaire), le statut des surveillants de cantine est à améliorer, afin de fidéliser ce personnel et de créer des emplois locaux pour les jeunes.

Jean-Pierre Brard (Ma Ville j’y crois) veut professionaliser l’annimation, en l' »assimilant » à du temps partiel (environs 80%). La consultation avec les équipes d’animation est une priorité.

Mouna Viprey (Elire Montreuil) veut aussi améliorer le protocole d’accord des ATSEM et renforcer leur présence en Moyenne Section de Maternelle.

Patrice Bessac (Montreuil Avenir) souhaite qu’une ATSEM par école soit formée spécialement à l’accueil des élèves handicapés.

Pour François Mailloux/Aline Cottereau (Montreuil Anticapitaliste et Solidaire), tous ces personnels doivent pouvoir intégrer la Fonction Publique Territoriale.

Ce point n’a pas été abordé spécifiquement avec Razzy Hammadi (Montreuil en Mouvement) et Ibrahim Dufriche-Soilihi (Ensemble pour Montreuil). Ce dernier porte cependant une attention particulière à la motivation et à l’implication des personnels comme facteur clef de la réussite de la politique municipale.

6 – Fonctionnement de la Commission chargée d’attribuer des aides financières aux projets de classe (l’Education Nationale y siège également)

Mouna Viprey (Elire Montreuil) estime qu’il faut revoir les critères pour maintenir l’équité sur toutes les écoles.

Jean-Pierre Brard (Ma Ville j’y crois) souhaite s’associer à l’Education nationale.

Patrice Bessac (Montreuil Avenir) préconise une plus grande transparence dans les modalités d’attribution de cette aide, laquelle doit s’étendre aux projets des collèges et lycées de la ville.

Ce point n’a pas été abordé spécifiquement avec Razzy Hammadi (Montreuil en Mouvement) et Ibrahim Dufriche-Soilihi (Ensemble pour Montreuil).

7 – Application en septembre 2014 des nouveaux temps scolaires, tels que votés par le Conseil Municipal du 21 novembre 2013, dans le cadre de la réforme des rythmes scolaires.

Pour Marion Laporte (Pacte Citoyen pour Montreuil 2014), la décision du conseil municipal doit être appliquée, mais la réforme des rythmes n’est pas une priorité (contrairement au désamiantage).

Mouna Viprey (Elire Montreuil) et Patrice Bessac (Montreuil Avenir) estiment que, si le contexte est favorable, ils demanderont le report d’un an pour améliorer le contenu de la réforme, notamment ce qui concerne les activités péri-scolaires.

Jean-Pierre Brard (Ma Ville j’y crois), après être revenu sur l’échec du PELG, estmait que la nouvelle réforme, étant à l’échelle nationale, elle avait de meilleur chance de réussir. Cependant, concernant l’application à la rentrée 2014, J.-P. Brard pense que les deux mois qui restent (entre la prise de fonction de la/du nouveau Maire, et la fin de l’année scolaire) rendent son application impossible. Il veut demander un report d’un an au Préfet.

Razzy Hammadi (Montreuil en Mouvement) appliquera la réforme puisque c’est la loi, mais demandera très vite une mobilisation et une participation de tous pour étudier la mise en place d’un autre calendrier, et mobilisera les acteurs culturels, artistiques… de Montreuil pour qu’ils participent largement aux activités périscolaires.

François Mailloux/Aline Cottereau (Montreuil Anticapitaliste et Solidaire) veulent abroger la décision du Conseil Municipal, et estiment que les activités péri-scolaires doivent être prises en charge par l’Education nationale.

Ibrahim Dufriche-Soilihi (Ensemble pour Montreuil) appliquera la réforme sur la base des travaux de l’équipe sortante et relancera la concertation avec tous les acteurs.

8 – Renforcement de la sécurité aux abords des écoles

Tous d’accord.

Ibrahim Dufriche-Soilihi (Ensemble pour Montreuil) souhaite, là aussi, un travail en commun de tous les acteurs sur le terrain dans l’élaboration et le suivi des dispositifs.

9 – Maintien des enfants des familles expulsées dans leur école d’origine, si c’est le souhait des familles

Tous d’accord, afin de donner un peu de stabilité à ces enfants.

Mouna Viprey (Elire Montreuil) veut que ces enfants puissent aussi manger à la cantine tous les jours.

10 – Soutien de la municipalité à toutes les demandes de remplacement/recrutement des personnels enseignants ou non (AVS, CPE, infirmière, RASED…)

Tous les candidats s’y engagent.

Razzy Hammadi (Montreuil en Mouvement) s’associe à la démarche d’expérimentation proposée par le Conseil Général pour réserver des quotas de logements HLM à ces personnels et ainsi renforcer l’attractivité du territoire.

François Mailloux/Aline Cottereau (Montreuil Anticapitaliste et Solidaire) veulent favoriser la scolarisation dès deux ans.

Autres sujets évoqués par certains candidats et qui concernent directement l’école et/ou les prérogatives municipales :

– Mouna Viprey (Elire Montreuil) veut revoir la grille du quotient familial (cantine, centres de loisirs…) qui ne correspondrait plus à la réalité financière de nombreuses familles.

– Jean-Pierre Brard (Ma Ville j’y crois) souhaite créer une Maison de l’enfant, sur le modèle des CCAS, ainsi que des pôles d’excellence, des résidences d’artistes dans les écoles, relancer les échanges linguistiques, ainsi que les partenariats avec d’autres pays, et veut développer les classes CHAM et Sport-Étude.

– Razzy Hammadi (Montreuil en Mouvement) soutient la demande d’un « plan d’égalité » en faveur de la Seine Saint Denis sous la conduite de Stéphane Troussel

– Patrice Bessac (Montreuil Avenir) veut favoriser le développement des Maisons des Parents, notamment pour aider les parents non francophones et ceux qui se sentent exclus de l’école, et créer un contrat pour des étudiants (BAC +3) qui aideraient des collégiens en difficulté, en échange d’une allocation financière de la Ville pour aider à leurs études.

– Ibrahim Dufriche-Soilihi (Ensemble pour Montreuil) souhaite mettre en place des dispositifs permettant une participation élargie des parents et permettre la co-construction des projets.

Les candidats nous ont parlé de leurs propositions pour financer, entre autres, leurs projets pour l’école. Nous vous renvoyons à leurs programmes électoraux pour en connaître la teneur.