Tous les articles par Laure Arto

Les évaluations nationales ne doivent pas avoir lieu.

https://la-petition.fr/les-evaluations-ne-doivent-pas-avoir-lieu

Signez la pétition des syndicats enseignants et de la FCPE, et faites tourner!

Alors que la rentrée scolaire de septembre s’annonce très particulière à bien des égards et après des mois d’isolement et de déstabilisation, les élèves ont d’abord besoin que soient recréées des dynamiques pédagogiques collectives et de retrouver confiance. Les familles ont besoin d’aborder la rentrée sereinement. Les enseignants également ont d’abord besoin qu’on fasse confiance à leur professionnalisme, pour, dans le cadre de leur liberté pédagogique, mettre en œuvre les situations d’apprentissages et construire leurs outils en fonction des besoins de leurs élèves.

Les évaluations nationales que le ministère entend maintenir coûte que coûte, malgré le contexte de cette rentrée très particulière, ne doivent pas avoir lieu.

Elles font craindre la multiplication des dispositifs de remédiation trop individualisés, une vision normée des apprentissages et des formes pédagogiques basées sur les entraînements mécaniques, la répétition et l’automatisation qui ne permettent pas d’accéder à la compréhension. Les outils d’évaluation ne doivent pas être imposés aux équipes.

Les évaluations nationales standardisées et autres tests ne peuvent être l’alpha et l’oméga de la rentrée 2020. Ni l’école ni les élèves ne peuvent trouver un intérêt à la passation de ces évaluations nationales. Encore moins cette année. Elles ne doivent pas avoir lieu.

Le ministère masque tant bien que mal son impréparation de la rentrée

Communiqué de la FCPE 93 du 4 septembre 2020

La rentrée des classes, c’est avant tout une fête pour les enfants, retrouver son école, ses camarades, ses profs. Et même si cette année est particulière avec sa dose d’anxiété et d’inconnu : penser aux gestes barrières, ne pas se taper dans la main, respecter un mètre de distance… Autant de consignes à intégrer et à appliquer, sans que cela soit toujours intuitif, et sans que cela ait d’ailleurs été bien préparé par l’Education nationale.
La FCPE dénonce un manque d’anticipation du ministère : peu d’embauches pour permettre véritablement la constitution de groupes de petits effectifs d’élèves ; pas de formation sur les pédagogies adaptées pour l’enseignement à distance.
« Tout est prévu pour que l’année se passe bien ». Pourtant, le ministère n’a pas su donner des réponses aux questions simples des parents : Quelles solutions proposées quand la cantine ne rouvre pas aux premiers jours de la rentrée ? Quelle organisation mise en place quand une classe ou une école ferme ? Ce qui va aller crescendo au vu de l’évolution de l’épidémie.
Bon an mal an, porter un masque pour les enfants âgés de 11 ans et plus est une des mesures phares pour limiter les contaminations. Encore faudrait-il que la puissance publique les mette à disposition des élèves, et ce en quantité suffisante.

https://www.fcpe.asso.fr/petition/petition-covid-19-les-demandes-urgentes-des-parents-deleves-pour-la-rentree-2020

Des fermetures de classes…

Des écoles de Montreuil ont subi une perte de moyens suite au Comité Technique des Services Départementaux (CTSD) du jeudi 3 septembre à Bobigny.

Il s’agit de fermetures de classes ou de « dispositifs 100% » :

Sont concernées sur Montreuil 1 : 3 écoles

Maternelle Danton : 1 fermeture de classe 

Elémentaire Diderot 1 : 1 fermeture de dispositif 100% 

Elémentaire Diderot 2 : 1 fermeture de classe 

(Elémentaire A. Davis : 1 ouverture de classe + 1 ouverture de moyen 100%)

sur Montreuil 2 : 2 écoles

Maternelle Marceau : 1 fermeture de classe 

Maternelle L. Michel : 1 fermeture de classe 

(Elémentaire Marceau : 1 ouverture de classe)

Fermeture de classe : Lancement du cluster Louise Michel

A Montreuil, le groupe scolaire Louise Michel subit la fermeture d’une classe en élémentaire et d’une classe en maternelle. Pour la maternelle, l’école passe de 6 classes (2 par niveau) à 5 classes, toutes en double niveau. C’est du moins la décision que semble avoir prise l’IEN puisque ce vendredi matin, l’école n’en était pas encore officiellement informée. Une bonne nouvelle pour la Covid.

Les classes ne sont pas surchargées, en particulier parce que la ville a ouvert l’année dernière l’école Angela Davis à proximité précisément pour réduire les effectifs des écoles Louise Michel et Berthelot. D’après les projections démographiques, tant de L’UCL FCPE de Montreuil que de la Mairie, dans ce quartier en très forte densification, l’école LM devait à nouveau être saturée d’ici 3 à 5 ans. Ces deux fermetures ne font que raccourcir les délais.

C’est justement les raisons de la colère des parents d’élèves de Louise Michel : avec cette fermeture de classe, l’EN annule une partie de l’amélioration obtenue par l’ouverture d’Angela Davis et en dépit de toute logique pédagogique.

Cette décision prise après la rentrée scolaire signifie que des enfants qui vivent le bouleversement émotif des premières années de scolarisation et qui se sont déjà investis affectivement avec leurs enseignants vont les voir partir après quelques jours. C’est aussi dans un contexte particulier pour des petites sections de maternelle dont l’année scolaire 2019/2020 a été fortement réduite et qui vont débuter l’année avec des grandes sections. Des classes de doubles niveaux où les enseignants devront être en classe et accompagner d’autres enfants à la sieste en même temps. Gérer dans une même pièce des enfants commençant leur dernière année de maternelle et d’autres qui débutent à peine la première. Des enseignants qui devront du jour au lendemain intégrer un deuxième programme.

La décision de l’IEN se justifie par un calcule comptable des effectifs : diviser le nombre total d’élèves par le nombre d’enseignants. Avec 25,3 élèves, l’Éducation Nationale a inventé le tiers d’être humain. Ce calcul, dont la seule finalité est de justifier les baisses d’effectifs, tourne le dos à la pédagogie.

Surtout, alors même que le ministre Blanquer évoquait le 5  juin les bénéfices pédagogiques des classes de 15 élèves, il s’agit aujourd’hui de mettre le plus d’enfants possible par classe. Ce n’est pas de l’enseignement, c’est du Tetris. Sur Montreuil, alors que le nombre d’enfants scolarisés ne cesse d’augmenter, l’EN maintient le même nombre d’enseignants. Il s’agit d’en prendre un ici pour le mettre ailleurs. Gérer la misère des effectifs d’enseignants. 

Surtout, en pleine crise sanitaire, alors même que le ministre avait considéré au printemps que des classes d’une quinzaine d’élèves était le meilleur cadre d’apprentissage, l’EN fait le choix d’augmenter les effectifs par classe. Pour reprendre les propos d’un parent d’élève «  sans espace suffisant pour garantir une circulation sans croisement, avec des sanitaires vétustes et des classes qui n’ont pas été conçues pour des doubles niveaux, ce n’est pas un projet pédagogique, c’est un cluster en devenir ».

C’est du moins ce que les parents de Louise Michel ont pu dire à des journalistes qui semblaient fort intéressés par ce dispositif étonnant de diminution des risques de contamination dans une école montreuilloise par la dégradation du cadre scolaire. Nous entendrons sans doute encore parler de cette fermeture. Ces parents y veilleront.

Les parents de Louise Michel mobilisés

collecte fournitures scolaires : urgent

L’association Léz’Arts Dans Les Murs collecte de toute urgence des fournitures scolaires pour les élèves en grande difficultés, votre aide est la bienvenue si vous avez en stock :

Cartable – Trousse- Feutres / Crayons- Stylos – Gomme- Cahier de texte / Cahier – Feuilles – Ardoise weleda- Colles – etc.

Téléphonez au 06.10.13.67.26 pour venir déposer vos dons à l’association

SOS Inscription pour les jeunes sans lycée ou sans université

Face à la multiplication des difficultés rencontrées par les jeunes pour s’inscrire dans les lycées ou dans les établissements supérieurs tels les universités, la FCPE, l’Union Nationale des Lycéens (UNL), l’Union Nationale des Etudiants de France (UNEF), le Syndicat des Avocats de France (SAF) et Passerelle Lycées Universités Solidaires (PLUS), ont décidé de collaborer pour aider les jeunes.

https://sos-inscription.fr/

Rentrée 2020 : Année exceptionnelle, moyens exceptionnels ?

communiqué de la FCPE du 27 août 2020

Malgré son optimisme affiché, Jean-Michel Blanquer est déjà rattrapé par la réalité. Car cette rentrée n’est pas comme les autres même si le ministre met un point d’honneur à nous présenter, tel un catalogue de la grande distribution, toutes les réformes en cours qu’il a mises en place depuis sa nomination.

A l’issue de cette conférence de presse, les interrogations de la FCPE sont les mêmes qu’auparavant : quid du protocole sanitaire en vigueur dans les écoles et celui qui sera mis en place en cas de suspicion de Covid-19 dans un établissement scolaire ? La liste des zones rouges s’allonge quotidiennement : Paris, Hauts-de-Seine, Val-de-Marne, Seine-Saint-Denis, Bouches-du-Rhône, Gironde… Il aurait été pertinent que le ministre évoque La Réunion qui compte déjà 30 établissements fermés avec comme seule réponse donnée aux parents la mise en place du dispositif « L’école à la maison » . L’Etat doit garder en mémoire l’expérience du confinement, qui a précisément produit l’aggravation des inégalités scolaires et l’isolement social des enfants.La FCPE réclame des moyens pour que le distanciel ne soit pas assuré par les parents mais par des professionnels, embauchés à ce titre.La FCPE réitère sa demande de masques gratuits pour les élèves du second degré, comme ils le sont pour les salariés dans les entreprises. Non, les masques ne sont pas une fourniture scolaire, et nous défendons le droit commun en exigeant la gratuité.

Le ministre se glorifie d’avoir d’ores-et-déjà 2000 ordinateurs prêts à disposition si besoin des élèves pour tester l’enseignement en 100% numérique. 2000 ordinateurs, c’est une goutte d’eau dans l’océan quand on compte a minima 6 millions de collégiens et lycéens sur tout le territoire.

La FCPE reste dubitative sur les « nouveaux » moyens débloqués par le ministère.

16 000 postes dans le premier degré, 1 500 000 heures dans le secondaire…. Légèrement augmentés pour certains, ces moyens étaient déjà prévus dans le projet de loi de finances 2020… Ils ne sont donc pas liés à la crise Covid-19.Pour le grand public et notamment pour les parents, les annonces de moyens supplémentaires sous forme d’heures dans le secondaire sont incompréhensibles. Combien de nouveaux professeurs ont-ils été recrutés pour assurer des cours en petits groupes ?Combien de personnels pour faire de l’école inclusive une réussite, alors que ce sont ces enfants qui furent les grands oubliés de l’accompagnement scolaire pendant la crise sanitaire ?

Quant aux effectifs et aux élèves sans affectation début septembre -crise Covid ou pas- ils n’ont pas l’air d’émouvoir le ministre.Enfin, concernant les évaluations, on atteint le summum de l’aberration : quand 70% des élèves n’ont pas mis les pieds à l’école depuis plusieurs mois : est-ce bien sérieux de leur parler d’évaluation, et de stage de réussite pendant leurs vacances ?

Comment imaginer évaluer en début de CE1, les progrès d’un élève de CP après presque 4 mois de confinement… Ecoutez les parents, monsieur le ministre, et mettez enfin les moyens supplémentaires pour que les enfants de l’école de la République réussissent.

https://www.fcpe.asso.fr/sites/default/files/2020-08/27082020-Année%20exceptionnelle%2C%20moyens%20exceptionnels%20%3F.pdf

L’Education nationale sous le choc

Tribune du co-président de la FCPE dans Libération du 26 août 2020. 

Comme il y a les profiteurs de guerre, il y a les vautours du désastre. Dans son célèbre essai la Stratégie du choc, Naomi Klein décrit bien comment les catastrophes, naturelles ou humaines offrent toujours aux forces du marché de nouveaux territoires à conquérir. Certes, dans le sillage de la crise sanitaire, et de ses bouleversements sociaux et économiques, on a parlé d’un «retour de l’Etat». Mais quand l’Etat se met au service des intérêts privés, c’est le bien commun qui recule.

Dans le «monde d’après», l’Education nationale est un cas d’école. Depuis 2017, on pouvait déjà observer un renforcement très net des dispositions en faveur du secteur privé de l’enseignement, sous les auspices bienveillants et assumés du ministre lui-même. Ainsi, la réforme pour rendre obligatoire la scolarité dès l’âge de 3 ans avait élargi aux écoles privées le financement par les collectivités, réduisant d’autant les flux vers le public. Il y eut aussi ces déclarations et initiatives des proches du Président : sa femme, Brigitte Macron, qui se rapproche des «Live», établissements privés cofinancés par le groupe de luxe LVMH s’adressant prioritairement aux plus nécessiteux ; ou sa belle-fille, Tiphaine Auzière, qui vient d’ouvrir à grand renfort de communication une école privée hors contrat, «Autrement», et reprend à son compte personnel le credo méritocratique républicain pour «donner toutes leurs chances aux plus méritant.e.s».

Merci patron !

Mais depuis la fin du confinement, la tendance s’accélère. Partout en France, on a vu se développer en lieu et place des activités proposées en temps normal par les personnels de l’Education nationale des dispositifs «2S2C» (sport-santé-culture-civisme) mis en œuvre par le secteur privé, pour les demi-journées où les enfants n’étaient pas accueillis à l’école. Autrement dit, ce sont des associations ou des entreprises qui ont proposé aux enfants des activités sportives, culturelles ou sanitaires, sur le temps scolaire avec le soutien des autorités, locales et nationales. Et voilà comment le secteur privé, sans autre contrôle que celui des communes, parvient à s’installer dans la grande maison républicaine de l’Education nationale. Dans le même esprit, les entreprises privées qui proposent des certifications en langues étrangères sont désormais rémunérées par l’Etat pour faire passer des tests de langue, devenus obligatoires par la loi. Merci Patron !

Et ce n’est pas tout : la chaîne de grande distribution Auchan, en partenariat avec l’éditeur Hatier, a reçu cet été le label de l’Education nationale «vacances apprenantes», cette idée de génie du ministre Blanquer pour pallier les cours manqués pendant le confinement. Des cours de maths comme produit d’appel pour attirer les familles dans les centres commerciaux, il fallait y penser ! On attend avec impatience le partenariat avec McDo pour soulager les familles des repas de cantine pris à la maison.

«Projet»

Profiteurs du désastre, les acteurs privés de l’éducation sont à la fête. Au même moment, pour des raisons budgétaires, l’Etat refuse la prise en charge des masques pour tous les élèves, dont il martèle par ailleurs qu’ils sont indispensables à la lutte contre la pandémie. La privatisation d’un service public suit toujours la même logique: financements publics réduits, dysfonctionnements croissants, exaspération des usagers, solutions privées. La croissance impressionnante du marché des «petits cours privés» n’a pas d’autre moteur.

Tout cela interroge. Faut-il s’inquiéter que ceux qui s’occupent d’école dans l’entourage d’Emmanuel Macron, tout comme lui, n’aient jamais fréquenté les bancs de l’école publique ? Cette privatisation de l’école républicaine ferait-elle partie de ce fameux «projet» hurlé un soir de campagne ? Quoi qu’il en soit, il semble que la que la crise des derniers mois ait bien permis d’accélérer la vente à la découpe de l’école publique. Il est urgent d’exiger l’arrêt de cette commercialisation. Et de tirer d’autres leçons de cette crise sanitaire.

Rodrigo Arenas co-président de la Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE)