Compte rendu du premier Comité de suivi partenarial sur les rythmes scolaires

Cette instance est le nouveau nom du Copil (comité de pilotage) des rythmes scolaires. Cette première réunion, postérieure à l’application de la loi, s’est déroulée le 6 janvier 2015 en salle des fêtes de l’hôtel de ville.

Ce comité a pour objectifs :

  • de rendre compte de l’avancée de la mise en œuvre des rythmes scolaires dans les écoles maternelles et élémentaires de Montreuil,
  • de partager avec l’ensemble des partenaires les échecs/difficulté/obstacles et réussites de la mise œuvre du projet tant au niveau des activités péri-scolaires proposées, des études, du relais école / centre loisirs, de la formation des animations, que de la qualité des activités,
  • de faire de propositions qui amélioreraient l’organisation, le fonctionnement et la qualité du service, ainsi que les conditions d’apprentissages et de loisirs des élèves.

Ce Comité réunit :

  • La Municipalité et ses services (Education & Petite Enfance, Sports, Culture, Propreté des bâtiments..),
  • Le s représentants  syndicaux du Personnel municipal (ATSEM, agents d’entretien…),
  • Les représentants syndicaux des Personnels d’animation,
  • Les représentants syndicaux des enseignants du premier degré,
  • Les Inspecteurs de l’Education nationale,
  • L’UCL FCPE,
  • Des représentants des autres associations de parents,
  • Les DDEN.

Après un tour de table, Monsieur B. Bedreddine, Maire Adjoint à l’Education, remercie les participants. Il rappelle  les différentes phases de travail  que la municipalité et les services ont mis en place :

  • la première phase de la mise en œuvre des rythmes scolaires s’est focalisée durant le premier trimestre sur l’amélioration de l’accueil des élèves et la sécurité.
  • la deuxième phase concernait l’élaboration du contenu des activités auquel ont participé animateurs, associations culturelles et sportives…
  • la troisième phase qui va prochainement démarrer concentrera ses efforts sur le PEDT (Projet Educatif de Territoire), qui mobilisera l’ensemble des partenaires de l’éducation nationale – enseignants et hiérarchie /services/parents. L’élaboration du PEDT va impulser de nouvelles formes de partenariat et de travail.

M. Bedreddine rappelle que cette réforme pèse lourdement sur le budget de la ville, alors que les dotations de l’Etat subissent une baisse très forte. L’impact financier est donc important pour Montreuil : 2 millions pour 2014-2015, et 12,5 millions sur 3 ans, soustraction faite des aides de l’Etat.

Toutefois, M. Bedreddine  insiste sur le fait que ces contraintes économiques ne doivent en aucun cas altérer la qualité d’accueil des élèves, qui est une des priorités  de cette municipalité.

Un document de travail  a été remis aux participants :

  • Il s’agissait d’un en un premier bilan/état des lieux à la fin du 1er trimestre, sur les  effectifs (cantine, centres de loisirs, goûter récréatif…), ressources humaines, l’offre éducative sur le temps péri-scolaires, les locaux, les instances de travail, les outils de gestion.
  • Il devait servir à questionner et à tracer des perspectives, notamment sur la nécessité d’un diagnostic par territoire, l’élaboration d’un PEDT et la nécessité du maintien de ce comité de suivi…

Le document est lu (commenté ?) par les Responsables du Service Education, qui précisent que :

  • L’horaire de 16h30 — fin du goûter, début des études et des activités péri-scolaires — a été maintenu comme une heure de référence pour les enfants et les parents. Elle pourra disparaître si cela s’avère nécessaire à une organisation plus fluide des différents temps après 15h45.
  • Le goûter se fait généralement dans les réfectoires, ce qui est vu comme positif — malgré le travail de nettoyage supplémentaire pour les agents. Il s’agit là d’un vrai temps de passage entre l’école et la maison ou le centre de loisirs/activités autres.

Au milieu du document, une représentante enseignante demande à ce que les commentaires et questions des participants soient entendus au fur et à mesure.

Nous les avons groupés afin de rendre ce compte-rendu plus clair…

Plusieurs problématiques d’organisations, de fonctionnement, d’articulation  ont été soulevées par les parents (dont l’UCL) et les enseignants  sur le temps du soir:

  • Le temps du goûter diffère d’une école à l’autre (de 15 mn à 45 mn)
  • L’articulation entre les  différents temps du soir : —goûter récréatif, centre de loisirs, études, APC — reste problématique, ainsi que celle entre les différents acteurs chargés de cette période 15H45 – 18H45
  • Le manque d’information aux familles sur ces différents temps a été souligné ; ce qui est une réelle difficulté, notamment pour les enfants qui souhaitent participer à un cycle d’activité proposé mais qui, par manque d’information, n’a pu s’inscrire.
  • Les parents demandent plus de circulation de l’information  entre le centre de loisirs et la famille, soit par le biais des cahiers de l’école, soit par un cahier spécifique aux correspondances entre la famille et le centre de loisirs.
  • Des parents qui ont des enfants en maternelle et en élémentaire ont été facturés par les Services de la Ville en « centre de loisirs » alors que c’est l’attente sur l’un des centres qui les a contraints à arriver en retard sur l’autre centre. Par conséquent, l’enfant passe sur le temps « centre de loisirs » alors que la fratrie était inscrite uniquement sur le temps du goûter récréatif.
  • Les enfants sont plus nombreux cette année à fréquenter l’étude, et à sortir à 17h15…ou à rejoindre le centre de loisirs ou les activités proposées par un intervenant. Ce qui engendre une difficulté supplémentaire de « gestion des flux » (donc de sécurité, du nombre de personnels, etc.)
  • Les temps de rencontre entre enseignants et parents sont encore plus limités, et le lien école/famille se distend.

La municipalité répond que :

  • L’organisation du soir et le contenu des activités varient d’un secteur à l’autre et d’une école à l’autre, car les problématiques sont différentes et il est nécessaire de prendre en compte la réalité des quartiers
  • Une consigne sera donnée aux centres de loisirs, afin que les familles ne soient pas facturées alors qu’elles récupèrent l’un de leurs enfants sur un autre centre.
  • Sur les correspondances entre le centre de loisir et la famille par le biais du cahier d’école, les informations doivent être soumises aux IEN, mais la ville est bien consciente que la communication est nécessaire ;  cette demande sera réfléchie par la Direction du Service de l’Education.
  • Il faut harmoniser les pratiques entre l’école et le centre loisirs.

M. Bedreddine insiste  enfin sur le fait que ce sont les enfants (et non les parents) qui doivent choisir de faire ou non une activité, et laquelle. La Ville veut éviter une monopolisation des activités par certaines familles, un sur-investissement de celles-ci dans des activités qui seraient jugées plus « valorisantes », ainsi qu’une pression pour que ce temps de détente des enfants devienne un temps « utile » (d’apprentissage).

Les représentants enseignants soulèvent ensuite :

  • Le manque de concertation entre les enseignants et les animateurs dans certains groupes scolaires, regrettant que les animateurs se réunissent régulièrement pour travailler sur le projet en l’absence des enseignants.
  • Les critères d’évaluation de l’amélioration des conditions d’enseignement et de loisirs des enfants, après 6 mois de mise en œuvre des rythmes scolaires, restent à définir
  • Que l’existence du comité de suivi a le mérite de réunir l’ensemble des acteurs , co-éducateurs de l’école

Les représentants des animateurs soulèvent :

  • La disparité de l’offre de loisirs selon  les quartiers
  • La chute de fréquentation des enfants dans le quartier des Ruffins, du fait du payement du goûter récréatif. Ils alertent sur les enfants livrés à eux mêmes dès 15h45 ou devant leur poste de TV et souvent seuls à la maison ;

En revanche, dans certaines écoles, surtout dans le Bas et le Cntre-Ville,

  • L’absence de projet éducatif
  • L’absence de rencontre entre M. Bedreddine et les animateurs
  • Le retard de payement des salaires des vacataires
  • Le manque de formation des animateurs et vacataires
  • Le manque de réponses aux directeurs des centres de loisirs qui rencontrent des difficultés

L’UCL pointe :

  • les inégalités entre les écoles et les offres péri-scolaires
  • le manque de moyens humains et matériels de certains centres de loisirs.
  • La qualité et la quantité des goûters qui ne sont pas au rendez-vous
  • L’isolement des enfants qui rentrent à 15H45 et sont livrés à eux-mêmes, notamment lorsque les parents rentrent tard.
  • Une interrogation sur l’éventuel changement d’activité professionnelle et/ou réaménagement des horaires des mamans surtout, du fait d’une sortie des élèves à 15H45 (constat empirique des animateurs et des parents dans certains quartiers – à vérifier)
  • La nécessité d’un état des lieux de l’offre de loisirs par école et des différents intervenants : animateurs centre de loisirs, intervenants au nom d’une association, parents bénévoles ?

L’IEN rappelle :

  • Que les devoirs « à la maison » (exercices, rédactions…) sont interdits ; seuls les leçons, lecture, poésies… sont possibles
  • Qu’il est nécessaire de mettre en place une méthodologie en vue de l’élaboration du diagnostic territorial et du PEDT. Un rendez-vous entre la Direction du Service de l’Education et les IEN, prévue en janvier, sera consacré à l’élaboration d’une méthodologie.

M. Bedreddine précise  que :

  • La Direction du Service de l’Education travaille à un diagnostic complet de territoire qui servira de fondement au PEDT — lequel n’est pas encore écrit
  • L’offre de loisirs ne sera pas la même dans les différentes écoles de Montreuil, en fonction de la taille, de la réalité des locaux, des structures sportives et culturelles existant alentours
  • Mais le contenu des activités sera au service du PEDT, pour réduire les comportements consuméristes
  • Des recrutements sont en cours, notamment au niveau des Cadres nécessaires aux équipes de terrain
  • Les animateurs seront réunis en salle des fêtes pour débattre, échanger, construire, recueillir leurs remarques, leurs suggestions, leurs difficultés. Ils seront pleinement associés à l’élaboration du PEDT.
  • Des arpentages  par M. Bedreddine et la Direction du Service de l’Education sont prévus chaque semaine sur les différents temps (accueil du matin, cantine, goûter récréatif, centre de loisirs, études..). Lors de ces arpentages, les remarques des directions d’école et des centres  de loisirs, ainsi que celles des animateurs, sont recueillies et permettront d’alimenter le PEDT.