Des moyens policiers disproportionnés contre les parents et riverains de la SNEM

Le 7 septembre à 7h30, sur ordre du Préfet, les CRS ont repoussé la dizaine de riverains et parents d’élèves déjà rassemblés devant la SNEM.

L’usine a ouvert et donc repris sa production.

Les parents d’élèves des écoles J. Ferry/A. Frank ont décidé en assemblée, et organisé, l’occupation administrative, le matin, des 3 écoles J. Ferry. Les élèves et les enseignants n’ont, par conséquent, en rien été perturbés.

Pendant ce temps, 11 cars de CRS ont stationné à proximité

Une Equipe Mobile de Sécurité de l’Education Nationale a été envoyée à Jules Ferry 1

Et un policier des RG est entré dans l’école demander aux parents quelles étaient leurs revendications…

Le même matin, la Préfecture de Seine-Saint-Denis publiait un communiqué expliquant que les « manifestants ont fait obstruction à l’accès des salariés à l’usine SNEM les 4, 5 et 6 septembre 2017 », et qualifiant cette action d’illégale et d’infondée.

Pourtant, quelques heures plus tôt, la Préfecture envoyait par mail aux participants à la réunion du 31 août _ dont le conseil local J. Ferry/A. Frank et l’UCL-FCPE de Montreuil _ les résultats des études menées cet été dans et autour de la SNEM, ainsi que dans les 4 écoles du secteur.

Parents et riverains sont en cours d’étude de ces documents.

 

 

 

 

photos de l’Association Buttes à Morel

 

Merci à l’Union des parents de Marceau qui a transmis le 7 septembre son soutien à la mobilisation des parents des écoles Jules Ferry et Anne Franck

 

Communiqué des parents d’élèves fcpe J. Ferry/A. Frank, des habitants et des usagers du quartier

« SNEM Montreuil, 7 septembre 2017

Le préfet choisit la force pour permettre la reprise de l’intoxication des salariés, des populations et de l’environnement.

Aujourd’hui, 7 septembre 2017, 4ème jour de la rentrée scolaire, après 3 jours de blocage de la SNEM par les habitants, parents d’élèves et usagers du quartier, le préfet de la Seine-Saint-Denis a donné l’ordre au Commissaire de Montreuil de mobiliser les forces de l’ordre pour permettre à la SNEM de reprendre la production. Le Commissaire a fait déloger par la force les habitants et parents d’élèves réunis devant la SNEM. Le quartier a été quadrillé dès 7H30 par les CRS venus en nombre qui ont pris position devant l’usine.

Le préfet choisit ainsi de protéger les intérêts financiers de la SNEM, d’AIRBUS et de SAFRAN plutôt que de se mobiliser pour protéger les salariés, les populations et l’environnent.

Il cautionne l’intoxication des salariés du site, des 840 élèves des quatre écoles avoisinantes (maternelles Jules-Ferry et Anne Frank, et élémentaires Jules Ferry 1 et 2), des habitants du quartier, des handicapés du foyer médicalisé des Bons Plants, et des usagers du parc des Guilands classé Natura 2000.

Nous rappelons que l’usine SNEM traite des pièces métalliques pour les géants de l’aéronautique avec des procédés reconnus cancérogènes, mutagènes et reprotoxiques de facon certaine par la commission européenne depuis 2001. Le 21 septembre 2017, dans le cadre du règlement européen REACH, l’utilisation du chrome 6 (chrome hexavalent) sera définitivement interdite parce que trop dangereuse pour la santé et l’environnement. AIRBUS, SAFRAN et d’autres industriels ont payé au prix fort une dérogation provisoire de quelques années pour l’ensemble de leurs sous traitants. Ainsi, malgré sa dangerosité, le chrome 6 pourra continuer à être utilisé pour le compte de l’industrie aéronautique dans l’usine SNEM de Montreuil.

Circonstance aggravante : cette usine vétuste a repris sa production alors que les services de l’Etat constatent des dysfonctionnements graves depuis des années et que la préfecture accumule des rapports alarmants. Le 11 juillet 2017, lors de la dernière inspection de la DRIEE, trois non- conformités significatives ont été relevées : stockage des déchets, évacuation des déchets et ventilation.

Plus grave encore, les prélèvements effectués par le laboratoire central de la préfecture de police le 1er août 2017, ont relevé dans les ateliers de l’usine un niveau de chrome 6 plus de trois fois supérieur au maximum autorisé.

Au lieu d’appliquer le principe de précaution pour protéger les salariés, les populations et l’environnement en décidant d’une fermeture du site, le préfet a décidé le 4 août d’autoriser une fois encore la poursuite de son exploitation hors-normes en donnant un nouveau délai de mise en conformité.

Pour la préfecture, la SNEM peut ainsi continuer à intoxiquer « légalement ». Le préfet choisit la force pour protéger l’activité de l’usine.

En réponse, nous, parents d’élèves, avons choisi d’investir les écoles avoisinantes afin d’alerter les élus et l’Etat au plus haut niveau.

Nous allons saisir le Procureur de la République pour cette mise en danger manifeste de la vie d’autrui.

Le 7 septembre 2017 Parents d’élèves, habitants et usagers du quartier «